Rupture du contrat d'apprentissage (généralités)
Période des 45 premiers jours de l'apprentissage
Durant les 45 premiers jours de l'apprentissage, consĂ©cutifs ou non, de formation pratique en entreprise par l'apprenti, le contrat peut ĂȘtre rompu par l'employeur ou par l'apprenti (ou par son reprĂ©sentant).
- la rĂ©siliation unilatĂ©rale du contrat par l'une des parties pendant les 45 premiers jours de son exĂ©cution ou la rĂ©siliation convenue d'un commun accord (voir ci-dessous) doit ĂȘtre constatĂ©e par Ă©crit et notifiĂ©e au directeur du centre de formation d'apprentis ou, dans le cas d'une section d'apprentissage, au responsable d'Ă©tablissement, ainsi qu'Ă l'organisme ayant enregistrĂ© le contrat qui transmet sans dĂ©lai Ă la DIRECCTE ou au service assimilĂ© du lieu d'exĂ©cution du contrat d'apprentissage. La mĂȘme rĂšgle s'applique lorsque la rĂ©siliation est intervenue Ă l'initiative du salariĂ© Ă la suite de l'obtention du diplĂŽme ou du titre de l'enseignement technologique qu'il prĂ©parait.
- la rupture pendant les 45 premiers jours d'apprentissage ne peut donner lieu à indemnité à moins d'une stipulation contraire dans le contrat.
Rupture du contrat passés les 45 premiers jours de l'apprentissage
Passés les 45 premiers jours de l'apprentissage, la rupture du contrat conclu pour une durée limitée ou, pendant la période d'apprentissage, du contrat conclu pour une durée indéterminée, ne peut intervenir que dans les situations suivantes :
- accord des deux parties. Lorsque la rupture du contrat d'apprentissage intervient sur accord des parties, elle doit ĂȘtre constatĂ©e par Ă©crit signĂ© par l'employeur, par l'apprenti ainsi que, s'il est mineur, par son reprĂ©sentant lĂ©gal ;
- jugement du conseil de prud'hommes en cas de faute grave ou de manquements répétés de l'une des parties à ses obligations (dans ce cas, le conseil de prud'hommes statue en la forme des référés) ;
- inaptitude de l'apprenti à exercer le métier choisi (dans ce cas, le conseil de prud'hommes statue en la forme des référés).
En cas de liquidation judiciaire sans maintien de l'activitĂ© ou lorsqu'il est mis fin au maintien de l'activitĂ© en application du dernier alinĂ©a de l'article L. 641-10 du code de commerce et qu'il doit ĂȘtre mis fin au contrat d'apprentissage, le liquidateur notifie la rupture du contrat Ă l'apprenti. Cette rupture ouvre droit pour l'apprenti Ă des dommages et intĂ©rĂȘts d'un montant au moins Ă©gal aux rĂ©munĂ©rations qu'il aurait perçues jusqu'au terme du contrat. Cette disposition est issue de l'ordonnance du 12 mars 2014 citĂ©e en rĂ©fĂ©rence, en vigueur Ă compter du 1er juillet 2014.
Les articles L. 1221-19 (période d'essai des contrats de travail à durée indéterminée)et L. 1242-10 (période d'essai des contrats de travail à durée déterminée) du code du travail sont applicables lorsque, aprÚs la rupture d'un contrat d'apprentissage, un nouveau contrat est conclu entre l'apprenti et un nouvel employeur pour achever la formation.
Dans les entreprises ressortissant des chambres consulaires (chambre de commerce et d'industrie, chambre de mĂ©tiers et de l'artisanat, chambre d'agriculture), un mĂ©diateur dĂ©signĂ© Ă cet effet par les chambres consulaires peut ĂȘtre sollicitĂ© par les parties pour rĂ©soudre les litiges entre les employeurs et les apprentis ou leur famille, au sujet de l'exĂ©cution ou de la rĂ©siliation du contrat d'apprentissage.
Le statut de stagiaire de la formation professionnelle peut ĂȘtre accordĂ©, pour une durĂ©e maximale de 3 mois, aux jeunes qui suivent une formation en CFA, aprĂšs que leur contrat d'apprentissage aura Ă©tĂ© rompu sans qu'ils ne soient Ă l'origine de cette rupture. Le CFA prend les dispositions nĂ©cessaires pour lui permettre de suivre sa formation thĂ©orique pendant six mois et contribue Ă lui trouver un nouvel employeur susceptible de lui permettre d'achever son cycle de formation.
Mise en danger de l'apprenti
En cas de risque sérieux d'atteinte à la santé ou à l'intégrité physique ou morale de l'apprenti, l'inspecteur du travail ou le fonctionnaire de contrÎle assimilé propose au directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) la suspension du contrat d'apprentissage. Cette suspension s'accompagne du maintien par l'employeur de la rémunération de l'apprenti.
Dans le délai de 15 jours à compter du constat de l'agent de contrÎle, le Direccte se prononce sur la reprise de l'exécution du contrat d'apprentissage.
Le refus d'autoriser la reprise de l'exécution du contrat d'apprentissage entraßne la rupture de ce contrat à la date de notification du refus aux parties. Dans ce cas, l'employeur verse à l'apprenti les sommes dont il aurait été redevable si le contrat s'était poursuivi jusqu'à son terme.
Lorsque le contrat d'apprentissage a été conclu avec une entreprise de travail temporaire, sa suspension ou sa rupture, en application des dispositions mentionnées ci-dessus, emporte la suspension ou la rupture du contrat de mission de l'apprenti.
Le CFA prend alors les dispositions nécessaires pour que l'apprenti poursuive la formation et trouve un nouvel employeur.
En cas de refus d'autoriser la reprise de l'exécution du contrat, le directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi peut interdire à l'employeur de recruter des apprentis ou des jeunes en contrats en alternance pour une certaine durée.
Cette interdiction peut ĂȘtre levĂ©e si l'employeur prend les mesures propres Ă supprimer tout risque d'atteinte Ă la santĂ© et Ă l'intĂ©gritĂ© morale et physique du jeune.